Tu t'étales, Raymond !

Que dis-je ? Tu te répands !

Mais si tu fais plus court demain, j'essayerai d'oublier.

Mais ne remets pas ça, hein !

Ben oui, qu'est-ce que tu crois, Raymond, que je me prends pour un phare ou la Liberté éclairant le monde ?

T'as de ces idées parfois...

Mais c'est vrai que je reviens de la ville de Bartholdi, ça peut induire en erreur.

... le cardiologue m'a collé deux rendez-vous chez son acolyte pour faire suite aux deux de mon dentiste.

(Mais, Raymond, j'ai quand-même pensé "Allez, plus qu'un et ma semaine sera complète!")

Oui, de quoi, Raymond ?

De vivre ? Nous n'y sommes pour rien !

L'orgueil... le péché majeur, peut-être le seul !

L'orgueil, la marque de notre espèce et sans doute sa perte...

Mais nous sommes là pour rire, pas pour philosopher.

Avec quoi tu débarques un six juin, Raymond ?

Et toujours aussi vague (c'est vrai que les débarquements se font par vagues, en effet).

Y a du jeu dans tes rouages, mon pauvre vieux !

Du coup, on ne sait pas si tu parles de clefs, d'adresse, d'olympique, de mains et de vilains, d'amour et de hasard.

Je t'assure, on a beau jeu de dire que c'est imprécis !

Je n'emploie pas de parfum, Raymond, mais je me rappelle celui du Munster fermier que nous avions acheté au marché couvert de Colmar.

Par bonheur, on l'avait terminé sur place si bien qu'on n'a pas dû le ramener dans la voiture.

C'est pour ça que je suis un peu en retard, Raymond, j'ai voulu tout vérifier...

Me farcir plus de cinq cents kilomètres sous la pluie et la grèle, Raymond !

Mais bon, ce ne serait pas la première fois que la Météo se goure...

Croisons les doigts !

Comme tout le monde (ou presque) aujourd'hui, Raymond :

Le NET (plus ultra) !

T'as pas connu ça, hein ?

T'en as de la chance !

À moins que ce ne soit nous, parce que Dieu sait ce que tu en aurais fait (déjà que tu nous y fait suer sans l'avoir connu).

... tout cela, Raymond ?

Mais... dites-le moi, cher ami !